Lisez ici mon article en espagnol (et en français*) dans El Chilam Balam sur la très belle émission de France 3 "Le Yucatán et le pays maya" (Faut pas rêver).
Lean aqui mi articulo en español (y en francés*) en El Chilam Balam sobre el programa muy interesante de France 3 "El Yucatán y el país maya". El programa se transmitó en TV5 America latina (sky) el 8 de junio de 2013 a las 16.00 y el 15 de junio a la 21.00.
*Cuando escribí eso en mi blog, El Chilam Balam daba en pdf textos franceses de sus artículos. Como no puede hacerlo ahora, les comparto aquí el texto francés.
*Quand j'ai écrit ceci sur mon blog, El Chilam Balam donnait en pdf les textes français de ses articles. Comme il ne peut plus le faire maintenant, voici mon article français.
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(légende de l'illustration dans El Chilam Balam: Le jmeen de Yaxunah interviewé par l'équipe de France3TV. Le jeune homme en T-shirt rayé a fait office de traducteur. El Chilam Balam était là et a assisté à l'interview)
"Par Nicole Genaille. L'émission de France3TV "Faut pas rêver" présentée par Tania Young est toujours l'occasion d'aller au fond des choses et de connaître la "face cachée", l'aspect authentique et non touristique d'un pays. Celle du 24.5 (2013), "Le Yucatán et le pays maya" (110 mn) ne dérogeait pas à la règle. Il s'agissait de montrer les Mayas de la Péninsule du Yucatán tels qu'ils sont actuellement, en prise avec la vie et fidèles à leur culture.
Le premier épisode nous fait visiter aux environs de Mayapán des cenotes, ces puits naturels creusés dans le calcaire, en compagnie de l'archéologue subaquatique Guillermo de Anda, de la UADY, 38 ans de plongée, plus de 200 cenotes à son actif: larges surfaces avec une descente vertigineuse, ou parfois accès minuscule et caché, révélant des grottes énormes et poétiques ornées de stalactites, d'étroits couloirs, et les ossements de victimes sacrificielles.
Le deuxième montrait la culture du henequén, chez Andrés Solis, dans l'hacienda San Lorenzo de Aké, l'une des rares exploitations encore en activité: visite allant de la récolte de "l'or vert" au séchage des fibres et à la confection des cordes de sisal, qui actuellement servent entre autres à coudre les sacs de café, qui ont l'obligation d'être en fibres naturelles, norme imposée par l'organisation mondiale du café.
Le troisième nous emmenait à Tres Garantias, dans la jungle de l'État du Quintana Roo, avec deux chicleros, Alfredo et Ruben, qui travaillent en équipe pour que l'un d'eux puisse secourir l'autre en cas d'accident. On voyait le travailleur aiguiser sa machette, grimper au tronc du sapotillier et l'entailler en zigzag, et la précieuse sève s'écouler; puis le latex produit par chauffage, à la force du poignet; enfin les pains de chicle marqués et vendus à Chetumal, au consortium Chicza qui regroupe 56 coopératives, pour faire le premier chewing-gum bio, intégralement biodégradable, acheté dans le monde entier et apportant une certaine sécurité aux chicleros.
L'épisode mexicain suivant abordait le thème qui a tenu le monde en haleine à la mi-décembre 2012: le 13e Baktun, "là où la fin du monde n'a pas eu lieu". Le 18 décembre, à Mérida, les équipes de France3TV interviewaient des passants sceptiques. Ensuite elles étaient à Chichén Itzá, d'abord avec Rafael Cobos, professeur à la UADY et directeur du projet Chicén Itzá, puis le jour fatidique, 21 décembre, dans la cohue New Age qui avait envahi le site. Parallèlement, à Yaxunah ("la première maison", en maya) une équipe s'est entretenue avec Nacho, un milpero paisible, et l'ont accompagné dans la forêt: Nacho et un jmeen (le prêtre maya) allaient y faire une offrande de Saka' à Yuum K'áax (le dieu de la forêt) avant que Nacho ne défriche sa milpa; le paysan concluait philosophiquement: "nous, les Mayas, nous serons ici." Chez lui, l'un de ses fils confectionnait un masque en bois.
Les deux autres sujets étaient les splendides flamants roses de Celestún en compagnie d'Alex, un ornithologue, et le carnaval de Progreso, avec la danse de la jarana, ses pas élégants et son simulacre de corrida.
Selon le principe de l'émission, on a fait en cours de route trois sauts au Guatemala, d'abord à San Andres Itzapa pour aller voir vendre les bicimaquinas inventées depuis 1997 par Cesar Molina (Maya Pedal), astucieux engins non polluants de récupération des bicyclettes qui pallient le manque d'électricité et permettent de monter l'eau ou d'égrener le maïs, ensuite à Santiago Sacatepequez aux envols de cerfs-volants de la fête des morts, enfin sur le rio Sarstun, chez les Q'eqchi, à "l'école du fleuve" où l'on n'accède qu'en pirogue, où la rentrée scolaire se marque par une cérémonie des points cardinaux et où l'on apprend à compter en glyphes.
C'est le guide spirituel de l'école, Gregorio, qui a donné la belle leçon conclusive de cette excellente émission variée et sensible: "je crois que la philosophie maya... est une science de l'environnement. Je veux que le monde se rende compte que ce qui est maya est présent, que nous ne sommes pas morts comme le disent beaucoup de gens." - Paris, France, mai 2013"
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