vendredi 13 novembre 2015

Artistes d'Ostende / Artistas de Ostende

(Ensor, Autoportrait
Ensor, Autorretrato)

C'est très bientôt l'anniversaire de la mort du peintre James Ensor (13 avril 1860 - 19 novembre 1949).
Muy pronto es el aniversario del fallecimiento del pintor James Ensor (13 de abril de 1860 - 19 de noviembre de 1949)



Au cours de mon séjour à Ostende, je suis passée plusieurs fois avec mon amie Jacqueline devant sa maison transformée en musée, que j'avais visitée lors d'un autre séjour. La vitrine montre de beaux coquillages, car la mère d'Ensor tenait un magasin de souvenirs, coquillages, masques de Carnaval. Ce décor forme l'univers immédiat du peintre, qui avait son atelier dans la maison, et il l'inspire...

Durante mi estancia en Ostende, pasé varias veces, con mi amiga Jacqueline, enfrente de su casa trasformada en un museo, que había visitado antes, en otra estancia. El escaparate muestra bonitas conchas, pues la madre de Ensor tenía una tienda de recuerdos, conchas y máscaras de carnaval. Esa decoración formó el ambiente del pintor, que tenía su estudio en la casa misma, y le inspiró...

(la maison d'Ensor à Ostende
la casa de Ensor en Ostende)

Ensor, né et mort à Ostende, place des coquillages dans ses tableaux et surtout il peint des masques, masques de carnaval ou masques grimaçants, mêlés à des squelettes, au coloris violent et dans un style très personnel qui annonce le surréalisme.

Ensor, nacido y fallecido en Ostende, pone conchas en sus obras, y sobre todo pinta máscaras, máscaras de carnaval o máscaras con muecas, que mezcla con esqueletos, con colores muy vivos y un estilo muy personal, que anuncia el surrealismo.

(La Mort et les masques
La muerte y las máscaras)

Sa grande époque de création est autour de 1890, mais la reconnaissance vient plus tard, au début du XXème siècle. À la fin de sa vie, il se consacre à la musique, et je possède un disque d'oeuvres d'Ensor, pittoresques et sarcastiques comme sa peinture, assez proches de Satie.

Su gran epoca de creación está alrededor de 1890, pero el éxito viene más tarde, al inicio del siglo 20. Al fin de su vida, se dedica a la música: tengo un disco de obras de Ensor, pintorescas y sarcásticas como su pintura, y bastante cercanas de las de Satie.


Marchant courbées sous les rafales, mon amie belge et moi passions devant le "Musée Ensor" pour aller manger les croquettes de crevettes réputées de la  Taverne James. C'est le peintre qui donne son nom à la Taverne, et ses propriétaires lui rendent hommage.

Caminando inclinadas con las rachas del viento, mi amiga belga y yo pasábamos enfrente del "Museo Ensor" para ir a comer las croquetas de camarones reputadas de la Taberna James. Es el pintor  quien da su nombre a la taberna, cuyos dueños le renden homenaje.


(photo de James Ensor à la Taverne James
foto de James Ensor en la Taberna James)

Et c'était pour nous l'occasion d'évoquer des souvenirs lointains de mon amie: Ensor était un ami de la tante de Jacqueline. Sa Tante Hélène, qui vivait à Ostende, était une poétesse, et elle a chanté entre autres sa mer démontée ou souriante sous le pseudonyme de Claude Bernières. Elle parlait de ses oeuvres, de la lumière, de l'âme de la mer avec le grand peintre si attaché à sa ville. Voici pour conclure l'un de ses sonnets, intitulé Marée basse.

Fue para nosotros una ocasión de evocar lejanos recuerdos de mi amiga, pues Ensor fue también un amigo de la tía de Jacqueline. Su Tía Elena, quien vivió en Ostende, fue una poetisa, y cantó entre otros su mar embravecida o sonriente con el seudónimo de Claude Bernières. Platicaba sobre sus obras, sobre la luz y el alma del mar con el gran pintor que tenía tanto apego a su ciudad. Aquí está, para concluir, uno de sus sonetos, que traduje en alejandrinos. Se llama Marea baja.

Vois l'éblouissement de la plage déserte,
Le ciel incendié, la mer de braise verte!
Un jet de feu pourpré barre les flots, pareil
À du sang lumineux ruisselant du soleil.

Et le sable rayonne, et les vagues écument,
Et mille éclairs mouillés s'éteignent et s'allument.
- Ô mer sauvage, mer au vertige indompté,
Toi dont l'âge inconnu tient de l'éternité,

Toi devant qui le coeur désapprend la souffrance
Et devant qui l'esprit vainc les soucis du jour,
Je n'ai pour te louer que mon pieux silence

Et mon unique offrande est mon pensif amour,
Ô mer troublante, mer qui ris et qui sanglotes,
Ô poème sans mots, ô musique sans notes!

                             (Claude Bernières, Le Visage des heures, 1922)

Vean el deslumbramiento en la playa desierta,
vean el cielo incendiado, el mar de brasa verde,
un chorro de fuego rojo que corta el mar, como
una gran cascada de sangre que cae del sol.

Y las arenas brillan, y las olas espuman,
relámpagos mojados se prenden y se apagan.
- ¡Oh mar salvaje... Oh mar de vértigo indomito,
tu edad ignorada se parece a la eternidad!

Tu, en cuya presencia mi corazón se alivia
y mi espíritu vence sus preocupaciones,
sólo puedo alabarte con devoto silencio

y por única ofrenda ten mi pensativo amor.
¡Oh mar turbador, oh mar que rie y que solloza,
poema sin palabras y música sin notas!

                             (Claude Bernières, La cara de las horas, 1922)

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