vendredi 25 septembre 2015

La Femme sans tête, un joyau exotique / La mujer sin cabeza, una joya exótica


Le philosophe Nicolas Grimaldi a beaucoup apprécié sa récente lecture de La Femme sans tête et autres histoires mayas, et j'en suis très heureuse.
El filósofo Nicolas Grimaldi apreció mucho su reciente lectura de La mujer sin cabeza y otras historias mayas en mi traducción al francés, y eso me hizo muy feliz.


En quelques lignes ciselées et émouvantes que j'ai plaisir à vous communiquer, il a fait l'éloge de l'ouvrage de mon ami José Natividad Ic Xec et de mes qualités de traductrice, et évoqué ses propres contacts avec le Mexique, où il a connu, non pas des Mayas, mais des Nahuas, descendants des Aztèques.

En unas lineas cinceladas y conmovedoras que les comparto aquí con gusto, hizo el elogio del libro de mi amigo José Natividad Ic Xec y de mis calidades como traductora, y evocó también sus propios contactos con México, donde conoció no a los mayas, sino a los nahuas, los descendientes de los aztecas.

Voici son texte: "J'ai lu avec ravissement ces récits mayas dont votre merveilleux talent a fait un exotique joyau de littérature française. (...) Votre livre ne me fait pas seulement découvrir des témoignages de la vie maya, il me découvre que vous avez une relation fervente et assidue avec le Mexique. Je m'en réjouis très vivement pour vous. Étant allé souvent enseigner à Mexico, j'y avais été fasciné par l'affectueuse confiance, la gentillesse et la générosité des étudiants d'origine aztèque."

Aquí está su texto: "Leí con encanto esas historias mayas, de las cuales su maravilloso talento hizo una exótica joya de literatura francesa. (...) Su libro no sólo me hizo descubrir algunos testimonios de la vida maya, me muestra también que tiene usted una relación ferviente y asidua con México. Eso me alegra mucho para usted. Fui varias veces a enseñar a la Ciudad de México, y estuve fascinado allí por la confianza cariñosa, la amabilidad y la generosidad de los alumnos de origen azteca."

Nicolas Grimaldi a été mon professeur, et il m'avait ouvert à la richesse exaltante de sa discipline. Ce grand philosophe du temps puis de la vie, à la pensée profonde et généreuse, est aussi artiste peintre, amateur des arts, et l'esthétique est une part importante de sa réflexion. Il vient d'ailleurs de publier un essai lumineux sur la psychologie de Marcel Proust et le rôle de l'imagination.

Nicolas Grimaldi fue mi maestro, y me abrió a la riqueza exaltadora de la filosofía. Este gran filósofo del tiempo y después de la vida, de un pensamiento profundo y generoso, es también un pintor, un aficionado de las artes, y la estética es una parte importante de su reflexión. Acaba de publicar un ensayo luminoso sobre la psicología de Marcel Proust y el papel de la imaginación.


Je voudrais vous citer un passage d'un de ses ouvrages récents, À la lisière du réel (2013), un entretien qui présente une synthèse de l'ensemble de sa pensée. Un moment de ce dialogue m'a particulièrement marquée, parce qu'il touche à l'essentiel de notre personnalité.

Quiero traducirles una parte de uno de sus libros recientes, À la lisière du réel (A la orilla de la realidad), 2013. Es un diálogo que presenta una síntesis de su pensamiento. Un momento de ese texto me pareció especialmente característico, pues trata de nuestra personalidad.



"Alors qu'est-ce qui fait le 'moi'? Le 'moi', c'est premièrement cette expérience plus ou moins vive, plus ou moins angoissante, plus ou moins douloureuse, de la solitude et de la représentation. C'est l'expérience plus ou moins vive, plus ou moins ardente, d'une attente qui ne rencontre pas son objet, qui s'interroge sur son sens. On comprend, du même coup, que rien ne caractérise autant la singularité de cette attente que la relation qu'elle entretient avec l'absolu (l'infini, l'éternité, la perfection, etc.) et aussi avec la mort. (...) Ce 'moi' que chacun d'entre nous prend pour un commencement n'est en fait qu'un résultat. Chaque vivant, chaque individu, est aussi vieux que la vie elle-même. (...) Nous ne sommes pas une origine, mais seulement une transition. Nous comprenons du même coup que toute vie tend à déborder d'elle-même dans une autre, à s'exprimer, à se communiquer, à se transfuser." (p. 82-83)

"Entonces, ¿qué constituye el 'yo'? El 'yo' es primero esa experiencia más o menos viva, más o menos angustiosa, más o menos dolorosa, de la soledad y de la representación. Es la experiencia más o menos viva, más o menos ardente, de una espera que no encuentra su objeto, que se interroga sobre su sentido. Se entiende bien entonces que nada caracteriza tan bien la singularidad de esa espera que la relación que tiene con el absoluto (el infinito, la eternidad, la perfección, etc.) y también con la muerte. (...) Ese 'yo' que cada uno de nosotros piensa un principio, de hecho sólo es un resultado. Cada ser vivo, cada individuo, es tan antiguo que la vida misma. (...) No somos una origen, solamente somos una transición. Podemos entender entonces que toda vida tiende a desbordarse a otra, a exprimirse, a comunicarse, a transfundirse." (p. 82-83)

Je vous laisse méditer sur cette réflexion... Et puisque mon article commençait par la littérature, je souhaite le clore par un autre passage, qui porte sur un art qui m'importe avant tout, la poésie:
"Comme un prisme décompose la lumière, l'imagination poétique est un prisme qui fait apparaître l'irisation des significations suggérées par chaque mot. La poésie est l'irisation du langage. C'est pourquoi il n'y a pas de poésie sans images. Toute image est une métaphore, et toute métaphore une sorte de transmutation alchimique. "(p. 132)

Les deja meditar sobre esa reflexión... Y así como mi articulo empezaba con la literatura, quiero terminar con otras lineas del libro, que tratan de un arte que me importa sobre todo, la poesía:
"Como un prisma descompone la luz, la imaginación poética es un prisma que revela el arco iris de los significados sugeridos por cada palabra. La poesía es la irisación del lenguaje. Es por eso que no hay poesía sin imagines. Cada imagen es una metáfora, y cada metáfora se parece a una transmutación alquímica." (p. 132)

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