Quand j'ai traduit en français La Femme sans tête de José Natividad Ic Xec, j'ai été confrontée au travail des chicleros, car le père de mon ami a un moment été l'un d'eux.
Le chiclero est celui qui récolte et prépare un latex, le chicle, qui permet de faire une gomme à mâcher. Ce nom espagnol est d'origine nahua (de txictli), mais la sève qu'il désigne vient d'un arbre de la jungle maya. Il s'agit du sapotillier, en espagnol chicozapote (Manikara zapota, de la famille des sapotacées), dont le fruit, la sapotille, est comestible.
L'arbre peut atteindre 35 m de haut, et les chicleros montent le long du tronc à l'aide d'une corde pour l'entailler en zigzag grâce à leur machette afin que la sève s'écoule dans un sac placé en bas du tronc.
C'est un art, car il faut respecter l'arbre; c'est aussi un métier dangereux: les chicleros redoutent les accidents, en particulier que leur machette ne sectionne la corde, et ce serait la chute:
La sève une fois récoltée est mise à bouillir pour en extraire l'eau, travaillée et moulée pour la sécher et la transporter plus commodément. La cuisson donne à la gomme blanche une couleur beige.
J'étais déjà fascinée par ce travail et ce produit, quand j'ai suivi, le 24 mai 2013, l'émission de France3 Faut pas rêver sur "Le Yucatán et le pays maya", où l'un des sujets présentait deux chicleros du Quintana Roo (voyez mon reportage en français dans mon blog et en espagnol dans El Chilam Balam). C'est ainsi que j'ai découvert que la coopérative de Chetumal Consorcio Chiclero fabrique et commercialise depuis une dizaine d'années un chicle authentique qui, puisqu'il est uniquement à base du latex végétal et sans additif issu du pétrole, est, contrairement au chewing-gum courant, entièrement biodégradable.
Dans ma vive curiosité pour la culture maya, je n'ai eu de cesse de m'en procurer, puisqu'il est diffusé dans le monde entier. J'ai ainsi trouvé le site internet de Chicza (puisque ce nom, l'abrégé de chicozapote, a été donné au produit), et le site du distributeur officiel du vrai chicle en France, Bioflore, dont le siège est à Montauban. Et ainsi j'ai goûté le chicza, dans les quatre saveurs disponibles actuellement en France, menthe sauvage, menthe poivrée, citron et cannelle. Comme j'aime beaucoup les épices, je crois bien que la cannelle a ma préférence... Je sais qu'il existe au moins un autre goût, fruits exotiques, et j'aimerais beaucoup qu'il soit aussi commercialisé en France.
En effet, pour s'adapter aux usages des amateurs de chewing-gum, le chicle bio de Chetumal est aromatisé, mais avec des arômes naturels, et édulcoré, mais avec un produit naturel à faible teneur en glucides, du sirop d'agave bio. Lors de mon voyage au Yucatán en août 2013, j'avais emporté quelques paquets avec moi, et je les ai partagés avec mes amis mayas. L'idée les a fort intéressés, ils ont beaucoup apprécié la saveur menthe, mais José, pour y avoir aussi goûté, m'a dit que la saveur du chicle d'origine, issu directement de l'arbre, sans édulcorant ni arôme, était incomparable... Qui sait, peut-être pourrai-je moi aussi m'en rendre compte lors d'un autre voyage. Mais ce que je connais déjà, le chicza avec ses arômes variés, me plaît beaucoup. Et cette initiative de réunir 56 coopératives dans un consortium de près de 2000 membres, pour faire un produit bio qui respecte la forêt tropicale et la vie des arbres (ils ne peuvent produire que tous les trois ans), et valorise le travail ancestral, mais qui s'exporte dans le monde, me séduit particulièrement.
Les deux sites internet que je vous ai indiqués donnent d'autres renseignements, des photos, voire des vidéos, et je vous invite vivement à les visiter. Et si vous vous laissez tenter à goûter du chicza, qui ne devrait pas vous décevoir, vous ferez une démarche écologique, et en même temps vous aiderez tout un groupe de Mayas dans leur travail.
Récemment, mon intérêt pour l'histoire du chicle s'est réveillé grâce à l'exposition du Quai Branly. À la librairie de l'exposition, j'ai fait l'acquisition du DVD Mayas, le film de Pierre Ivanoff pour Connaissance du Monde. Ce film, qui remonte aux années 1950, consacre un chapitre très intéressant aux chicleros. Le chicle se dit en maya u yiits ya' ("la résine du sapotillier") ou cha' (de cha'ach, "mastiquer, mâcher"), mais le film présente un autre nom maya du chicle, sikte', qui désignerait un produit antérieur et un peu différent, tel qu'à l'époque du tournage on ne le faisait plus qu'à Tizimin, à l'est du Yucatán. On n'entaillait pas les arbres, dans cette technique. On plaçait un filet sur un récipient en calebasse, et on y déposait les sapotilles. La calebasse recueillait le latex qui s'écoulait des fruits, on travaillait ensuite cette sève et on la cuisait, travail analogue à celui du chicle recueilli des arbres, mais à petite échelle. Le sikte' ainsi produit servait à faire des friandises, souvent colorées et façonnées en forme d'oiseaux, que l'on vendait surtout aux enfants.
J'ai bien sûr parlé de mon projet d'article à mon ami et professeur de maya. Et il m'a aussitôt fait lire un poème maya sur les chicleros d'Ana Patricia Martínez Huchim, qu'il avait découvert il y a peu. J'ai cité au cours de mon article deux passages, le premier du Chant d'un sapotillier (U k'aayil junkúul ya'), le second du Chant du chiclero (U k'aayil jch'ak ya'). Voici, en guise de conclusion, la première strophe de ce dernier poème:
Sans autre indication, les photos de mon article (dans le texte français et le texte espagnol) viennent du site de Bioflore, que je remercie vivement de son amabilité.
Es un arte, pues deben respetar al árbol. Es también un trabajo peligroso: los chicleros temen los accidentes, en particular tienen miedo de cortar la soga con su machete y de caer:
Fuera de otra indicación las fotos de mi articulo (en el texto francés y el texto español) vienen del sitio de Bioflore, que agradezco mucho aquí.
Le chiclero est celui qui récolte et prépare un latex, le chicle, qui permet de faire une gomme à mâcher. Ce nom espagnol est d'origine nahua (de txictli), mais la sève qu'il désigne vient d'un arbre de la jungle maya. Il s'agit du sapotillier, en espagnol chicozapote (Manikara zapota, de la famille des sapotacées), dont le fruit, la sapotille, est comestible.
"Bel arbre,
le nid des singes,
fertile en présages,
fertile en bienfaits (...)
fruit désirable,
résine précieuse."
(Jats'uts che' / u k'u' ma'ax. / Ya'ab a tamaxchi' / ya'ab xan a ma'alobil. / Ts'ibóolbil ich / ts'ibóolbil iits.)
(Jats'uts che' / u k'u' ma'ax. / Ya'ab a tamaxchi' / ya'ab xan a ma'alobil. / Ts'ibóolbil ich / ts'ibóolbil iits.)
C'est un art, car il faut respecter l'arbre; c'est aussi un métier dangereux: les chicleros redoutent les accidents, en particulier que leur machette ne sectionne la corde, et ce serait la chute:
"La terreur du chiclero
est de couper sa corde.
Au coeur de la forêt,
la machette du chiclero
est sa main droite
et sa main gauche."
(U jach saajkil le jch'ak ya'e'/ u tsa'ch'aktik u suumil. / Tu ts'u' noj k'áaxile' / u máaskab le jch'ak ya'e' / u no'oj u k'ab / u ts'íik u k'ab.)
Ils redoutent aussi les animaux dangereux, tant les moustiques du paludisme que le jaguar, et particulièrement les serpents venimeux embusqués dans les arbres; c'est l'accident qui est arrivé au père de José:
"Quand je suis arrivé à la cime, et que j'ai tendu le bras pour m'accrocher, j'ai vu la vipère enroulée sur le tronc, mais je n'ai rien pu faire pour éviter l'attaque. À peine l'avais-je vue qu'au même instant j'ai senti à la main la morsure de feu." ("Le mystère des vipères", p. 49 de La Femme sans tête).La sève une fois récoltée est mise à bouillir pour en extraire l'eau, travaillée et moulée pour la sécher et la transporter plus commodément. La cuisson donne à la gomme blanche une couleur beige.
J'étais déjà fascinée par ce travail et ce produit, quand j'ai suivi, le 24 mai 2013, l'émission de France3 Faut pas rêver sur "Le Yucatán et le pays maya", où l'un des sujets présentait deux chicleros du Quintana Roo (voyez mon reportage en français dans mon blog et en espagnol dans El Chilam Balam). C'est ainsi que j'ai découvert que la coopérative de Chetumal Consorcio Chiclero fabrique et commercialise depuis une dizaine d'années un chicle authentique qui, puisqu'il est uniquement à base du latex végétal et sans additif issu du pétrole, est, contrairement au chewing-gum courant, entièrement biodégradable.
Dans ma vive curiosité pour la culture maya, je n'ai eu de cesse de m'en procurer, puisqu'il est diffusé dans le monde entier. J'ai ainsi trouvé le site internet de Chicza (puisque ce nom, l'abrégé de chicozapote, a été donné au produit), et le site du distributeur officiel du vrai chicle en France, Bioflore, dont le siège est à Montauban. Et ainsi j'ai goûté le chicza, dans les quatre saveurs disponibles actuellement en France, menthe sauvage, menthe poivrée, citron et cannelle. Comme j'aime beaucoup les épices, je crois bien que la cannelle a ma préférence... Je sais qu'il existe au moins un autre goût, fruits exotiques, et j'aimerais beaucoup qu'il soit aussi commercialisé en France.
En effet, pour s'adapter aux usages des amateurs de chewing-gum, le chicle bio de Chetumal est aromatisé, mais avec des arômes naturels, et édulcoré, mais avec un produit naturel à faible teneur en glucides, du sirop d'agave bio. Lors de mon voyage au Yucatán en août 2013, j'avais emporté quelques paquets avec moi, et je les ai partagés avec mes amis mayas. L'idée les a fort intéressés, ils ont beaucoup apprécié la saveur menthe, mais José, pour y avoir aussi goûté, m'a dit que la saveur du chicle d'origine, issu directement de l'arbre, sans édulcorant ni arôme, était incomparable... Qui sait, peut-être pourrai-je moi aussi m'en rendre compte lors d'un autre voyage. Mais ce que je connais déjà, le chicza avec ses arômes variés, me plaît beaucoup. Et cette initiative de réunir 56 coopératives dans un consortium de près de 2000 membres, pour faire un produit bio qui respecte la forêt tropicale et la vie des arbres (ils ne peuvent produire que tous les trois ans), et valorise le travail ancestral, mais qui s'exporte dans le monde, me séduit particulièrement.
(photo N.G.)
Récemment, mon intérêt pour l'histoire du chicle s'est réveillé grâce à l'exposition du Quai Branly. À la librairie de l'exposition, j'ai fait l'acquisition du DVD Mayas, le film de Pierre Ivanoff pour Connaissance du Monde. Ce film, qui remonte aux années 1950, consacre un chapitre très intéressant aux chicleros. Le chicle se dit en maya u yiits ya' ("la résine du sapotillier") ou cha' (de cha'ach, "mastiquer, mâcher"), mais le film présente un autre nom maya du chicle, sikte', qui désignerait un produit antérieur et un peu différent, tel qu'à l'époque du tournage on ne le faisait plus qu'à Tizimin, à l'est du Yucatán. On n'entaillait pas les arbres, dans cette technique. On plaçait un filet sur un récipient en calebasse, et on y déposait les sapotilles. La calebasse recueillait le latex qui s'écoulait des fruits, on travaillait ensuite cette sève et on la cuisait, travail analogue à celui du chicle recueilli des arbres, mais à petite échelle. Le sikte' ainsi produit servait à faire des friandises, souvent colorées et façonnées en forme d'oiseaux, que l'on vendait surtout aux enfants.
(d'après le film de Pierre Ivanoff
desde la pelicula de Pierre Ivanoff)
"Au coeur de la forêt,
la musique du chiclero:
le coassement des crapauds dans l'eau est son orchestre
le rugissement du jaguar, son roulement de tambour
le vrombissement du moustique, sa petite guitare
le bouillonnement du chicle, son battement de pieds
le goutte-à-goutte du chicle, ses sauts de danse
la fabrication des tortillas, ses applaudissements."
(Tu ts'u' noj k'áaxile' / u paax le jch'ak ya'e': / u k'aay muuch ti' jaltun, u jats'utsil ya'abkach k'aay / u yáakam chakmo'ol, u juum tunk'ul / u k'aay k'oxol, u bek'ech juum / u p'orox le u yiits ya'e', u jiri'ich xanab / u ch'aajal le u yiits ya'e', u síit óok'ot / u patbil waaj, u lalajk'ab.)
Sans autre indication, les photos de mon article (dans le texte français et le texte espagnol) viennent du site de Bioflore, que je remercie vivement de son amabilité.
xxx
Cuando traduje al francés La mujer sin cabeza de José Natividad Ic Xec, encontré el trabajo de los chicleros, pues el padre de mi amigo fue uno de ellos.
El chiclero cosecha y prepara un latex, el chicle, con cual se hace una goma de mascar. El nombre chicle viene del nahuatl (txictli), pero el latex viene de un árbol de la selva maya, el chicozapote (Manikara zapota). Su fruta, el zapote, es comestible.
"Madera preciosa,
nido de monos,
muchos son tus presagios
muchos tus buenos (...)
apetecible fruta
ambicionada savia"
(Jats'uts che' / u k'u' ma'ax. / Ya'ab a tamaxchi' / ya'ab xan a ma'alobil. / Ts'ibóolbil ich / ts'ibóolbil iits.)
El árbol llega a medir 35 metros de altura, y los chicleros se trepan al trunco del chicozapote con una soga para cortarlo con surcos en zigzag con su machete para que la savia se escurra hasta una bolsa colgada en la base del trunco.Es un arte, pues deben respetar al árbol. Es también un trabajo peligroso: los chicleros temen los accidentes, en particular tienen miedo de cortar la soga con su machete y de caer:
"La angustia del chiclero
es cortar su soga.
En el corazón de la selva
el machete del chiclero
es su mano derecha,
su mano izquierda."
(U jach saajkil le jch'ak ya'e'/ u tsa'ch'aktik u suumil. / Tu ts'u' noj k'áaxile' / u máaskab le jch'ak ya'e' / u no'oj u k'ab / u ts'íik u k'ab.)
Los chicleros también temen a los animales peligrosos, los mosquitos del paludismo o el jaguar, y las serpientes venenosas emboscadas en los arboles; es lo que ocurrió al padre de José:
"Cuando me asomé en la última copa y tendí el brazo para asirme vi la víbora enroscada en el trunco pero no pude hacer nada para evitar el ataque. Apenas la veía cuando sentí al mismo tiempo en la mano la mordedura de fuego." (La mujer sin cabeza, "El misterio de las víboras", p. 55)
La savia está después hervida para quitarle el agua, y trabajada, moldeada para secarla y transportarla más fácilmente. El calentamiento da al latex blanco un color beige.
Ya estaba fascinada por ese trabajo y ese producto, cuando vi, el 24 de mayo de 2013, el programa de France3TV "No te vayas a soñar", sobre el "Yucatán y el país maya". Uno de los reportajes presentaba a dos chicleros de Quintana Roo (ve mi articulo en español en El Chilam Balam y en francés en mi blog). Así descubrí la cooperativa de Chetumal Consorcio Chichero, que hace y vende desde al rededor de diez años un verdadero chicle. Y este chicle, que es sólo a base del latex vegetal, sin ninguno petróleo al contrario de la goma de mascar ordinaria, es totalmente biodegradable.
Debido a mi gran interés para la cultura maya, quería tener ese chicle, que esta difundido en todo el mundo. Encontré entonces el sitio de internet de Chicza (su nombre comercial que viene de chicozapote), y el sitio del distribuidor oficial del chicza en Francia, Bioflore. Entonces pude probar el chicza en los cuatro sabores disponibles en Francia, menta, hierbabuena, limón y canela. Pues me gustan mucho las especias, creo que mi preferido es canela... Sé que existe al menos otro sabor, frutas tropicales, y me gustaría mucho que se venda en Francia.
Para adaptarse a los usos de los aficionados de goma de mascar en el mundo, el chicle organico de Chetumal, de efecto, esta aromatizado con sabores naturales, y endulzado, pero con un producto natural con bajo índice glicémico, el jarabe de agave organico. Durante mi viaje a Yucatán en agosto de 2013, tenía conmigo algunos paquetes, y los compartí con mis amigos mayas. La idea los interesó mucho, y les gustó mucho el sabor a menta. Sin embargo, José me dijo que el sabor del chicle natural, tomado directamente del árbol, sin jarabe ni sabor añadido, que había probado antes, es incomparable... Quizá lo probaré yo también en otro viaje. Pero el chicza que conozco con sus varios sabores me gusta mucho. Y la iniciativa de unir 56 cooperativas en un consorcio de casi 2,000 participantes, para hacer un producto orgánico que respeta la selva y la vida de los arboles (pueden producir latex sólo cada tres años), que da valor al trabajo ancestral, y que también se exporta en el mundo, me parece excelente.
Los dos sitios de internet que les indiqué supra dan otras informaciones, fotos, hasta videos, y les invito con fuerza a visitarlos. Y si se dejan tentar por probar el chicza, que no debería decepcionarlos, harían un enfoque ecológico y al mismo tiempo ayudarían todo un grupo de mayas en su trabajo.
Hace poco tiempo, mi interés para la historia del chicle volvió a despertarse gracias a la exposición del Quai Branly. En la librería de la exposición me compré el DVD Mayas, la película por Pierre Ivanoff para Connaissance du Monde ("Conocimiento del Mundo"). Esa película data de los años 1950, y propone un muy interesante capitulo sobre los chicleros. El chicle se dice en maya u yiits ya' ("la resina del chicozapote") o cha' (de cha'ach, "masticar, mascar"), pero en la película hay también otro nombre maya del chicle, sikte', quien sería el nombre de un producto anterior y un poco diferente, que en la época del rodaje se hacía sólo todavía en Tizimin, en el oriente de Yucatán. No se cortaban los arboles en ese técnica, se ponía una red sobre una jícara, y después se ponían las frutas en la red. El latex se escurría de los zapotes en la jícara. Se trabajaba y se hervía la savia después, como para el chicle usual pero a pequeña escala. Con el sikte' así producido se hacían dulces, a menudo colorados y hechos en forma de pájaros, que se vendían sobre todo para los niños.
Claro platiqué de mi proyecto de articulo con mi amigo y maestro de maya. En seguida me hizo leer un poema maya sobre los chicleros por Ana Patricia Martínez Huchim, que había descubierto hace poco. Ya cité aquí dos pedazos supra, el primero del Canto del zapote (U k'aayil junkúul ya'), el segundo del Canto del chiclero (U k'aayil jch'ak ya'). Como conclusión, les doy ahora la primera estrofa de ese ultimo poema (en mi traducción):
"Cuando me asomé en la última copa y tendí el brazo para asirme vi la víbora enroscada en el trunco pero no pude hacer nada para evitar el ataque. Apenas la veía cuando sentí al mismo tiempo en la mano la mordedura de fuego." (La mujer sin cabeza, "El misterio de las víboras", p. 55)
La savia está después hervida para quitarle el agua, y trabajada, moldeada para secarla y transportarla más fácilmente. El calentamiento da al latex blanco un color beige.
Ya estaba fascinada por ese trabajo y ese producto, cuando vi, el 24 de mayo de 2013, el programa de France3TV "No te vayas a soñar", sobre el "Yucatán y el país maya". Uno de los reportajes presentaba a dos chicleros de Quintana Roo (ve mi articulo en español en El Chilam Balam y en francés en mi blog). Así descubrí la cooperativa de Chetumal Consorcio Chichero, que hace y vende desde al rededor de diez años un verdadero chicle. Y este chicle, que es sólo a base del latex vegetal, sin ninguno petróleo al contrario de la goma de mascar ordinaria, es totalmente biodegradable.
Debido a mi gran interés para la cultura maya, quería tener ese chicle, que esta difundido en todo el mundo. Encontré entonces el sitio de internet de Chicza (su nombre comercial que viene de chicozapote), y el sitio del distribuidor oficial del chicza en Francia, Bioflore. Entonces pude probar el chicza en los cuatro sabores disponibles en Francia, menta, hierbabuena, limón y canela. Pues me gustan mucho las especias, creo que mi preferido es canela... Sé que existe al menos otro sabor, frutas tropicales, y me gustaría mucho que se venda en Francia.
Para adaptarse a los usos de los aficionados de goma de mascar en el mundo, el chicle organico de Chetumal, de efecto, esta aromatizado con sabores naturales, y endulzado, pero con un producto natural con bajo índice glicémico, el jarabe de agave organico. Durante mi viaje a Yucatán en agosto de 2013, tenía conmigo algunos paquetes, y los compartí con mis amigos mayas. La idea los interesó mucho, y les gustó mucho el sabor a menta. Sin embargo, José me dijo que el sabor del chicle natural, tomado directamente del árbol, sin jarabe ni sabor añadido, que había probado antes, es incomparable... Quizá lo probaré yo también en otro viaje. Pero el chicza que conozco con sus varios sabores me gusta mucho. Y la iniciativa de unir 56 cooperativas en un consorcio de casi 2,000 participantes, para hacer un producto orgánico que respeta la selva y la vida de los arboles (pueden producir latex sólo cada tres años), que da valor al trabajo ancestral, y que también se exporta en el mundo, me parece excelente.
Los dos sitios de internet que les indiqué supra dan otras informaciones, fotos, hasta videos, y les invito con fuerza a visitarlos. Y si se dejan tentar por probar el chicza, que no debería decepcionarlos, harían un enfoque ecológico y al mismo tiempo ayudarían todo un grupo de mayas en su trabajo.
Hace poco tiempo, mi interés para la historia del chicle volvió a despertarse gracias a la exposición del Quai Branly. En la librería de la exposición me compré el DVD Mayas, la película por Pierre Ivanoff para Connaissance du Monde ("Conocimiento del Mundo"). Esa película data de los años 1950, y propone un muy interesante capitulo sobre los chicleros. El chicle se dice en maya u yiits ya' ("la resina del chicozapote") o cha' (de cha'ach, "masticar, mascar"), pero en la película hay también otro nombre maya del chicle, sikte', quien sería el nombre de un producto anterior y un poco diferente, que en la época del rodaje se hacía sólo todavía en Tizimin, en el oriente de Yucatán. No se cortaban los arboles en ese técnica, se ponía una red sobre una jícara, y después se ponían las frutas en la red. El latex se escurría de los zapotes en la jícara. Se trabajaba y se hervía la savia después, como para el chicle usual pero a pequeña escala. Con el sikte' así producido se hacían dulces, a menudo colorados y hechos en forma de pájaros, que se vendían sobre todo para los niños.
Claro platiqué de mi proyecto de articulo con mi amigo y maestro de maya. En seguida me hizo leer un poema maya sobre los chicleros por Ana Patricia Martínez Huchim, que había descubierto hace poco. Ya cité aquí dos pedazos supra, el primero del Canto del zapote (U k'aayil junkúul ya'), el segundo del Canto del chiclero (U k'aayil jch'ak ya'). Como conclusión, les doy ahora la primera estrofa de ese ultimo poema (en mi traducción):
"En el corazón de la selva
la música del chiclero:
el canto de sapos en la sarteneja es su orquesta,
el rugido del jaguar, su estruendo del tunkul,
el zumbido de mosquitos, su requinto,
el borbotear del chicle, su zapateo,
el gotear del chicle, sus brincos de baile,
el golpeteo del tortear, su aplauso."
(Tu ts'u' noj k'áaxile' / u paax le jch'ak ya'e': / u k'aay muuch ti' jaltun, u jats'utsil ya'abkach k'aay / u yáakam chakmo'ol, u juum tunk'ul / u k'aay k'oxol, u bek'ech juum / u p'orox le u yiits ya'e', u jiri'ich xanab / u ch'aajal le u yiits ya'e', u síit óok'ot / u patbil waaj, u lalajk'ab.)
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