jeudi 31 mars 2016

Hojas de roble / Feuilles du roble (béek)

Roble en el sitio arqueológico de Aké, Yucatán
Roble sur le site archéologique d'Aké, Yucatán
(photo N. Genaille, 2013)

Les presento aquí, con mi traducción al francés y un comentario, otro muy bonito poema de Lázaro Kan Ek, en maya y en español, sencillas y sensibles impresiones de la naturaleza...
Je vous présente ici, avec ma traduction française et un commentaire, un autre très joli poème de  Lázaro Kan Ek, en maya et en espagnol, des impressions simples et sensibles de la nature.



U LE' BÉEK
Chéen u look papaxk'ab ku yu'uba'al,
U le' béek ki'imak u yóol tu taanaj yuum Nojol iik',
t'a'ajkunta'ab u yóol tumen u balts'am múunyal,
leti' táabsik u yóok'otilo'ob u cha'anil kaaj,
ti' tu jayaj u jats'utsil u k'aay x-sakchiiki',
núuka'ab xan ti' tumen xchakts'íits'ib yéetel xk'ook',
u ki'imakil u yóol u le' che'obe' jats'uts u yila'al tumen wíinik,
le ken u papaxk'a'abto'ob u máan u xóob yuum Nojol iik'.

LÁZARO KAN EK

HOJAS DE ROBLE

Se oyen muchos aplausos,
son las hojas alegras del roble en casa de Nojol iik',
animados por el performance de la nube;
representa los bailes de la fiesta tradicional,
ahí compartió su mejor canto el cenzontle,
seguido por el cardenal y el ruiseñor,
la alegria de las hojas es un espectáculo para el hombre,
cuando aplauden el concierto del señor Nojol iik'.

LÁZARO KAN EK

LES FEUILLES DU ROBLE

On entend un bouillonnement d'applaudissements,
les feuilles du roble se réjouissent dans la demeure du Vent du Sud
animées par la performance des nuages:
il représente les danses de la fête traditionnelle;
l'oiseau moqueur  a offert au spectacle la beauté de son chant
et lui ont répondu le cardinal et le merle fauve;
la joie des feuilles est belle à voir pour l'être humain,
quand elles applaudissent le chant du Vent du Sud.

(traduction Nicole Genaille)


L'arbre maya roble (béek) est spécifique de la péninsule du Yucatán et de ses environs , et malgré le nom espagnol, il ne s'agit en rien d'un chêne rouvre. C'est un grand arbre de la famille des boraginacées (ehretia tinifolia) qui peut être ornemental, ou servir de bois de construction, et qui a des propriétés médicinales. Il porte des noms variés en français créole. Nous en avons admiré un dans le site archéologique d'Aké lors de mon premier voyage au Yucatán. Cet arbre majestueux a un feuillage sombre, des feuilles qui évoquent le laurier et qui bruissent dans le vent. Ce bruit et la forme des feuilles évoquent bien de petites mains qui applaudissent.

El árbol maya roble (béek) es específico de la Península de Yucatán y de sus alrededores, y a pesar del nombre español no tiene nada que ver con el roble europeo: es un árbol grande de la familia de los boragináceas (ehretia tinifolia). Puede ser ornemental, o dar madera, y tiene propiedades medicinales. Tiene varios nombres en francés criollo. Admiramos uno en el sitio arqueológico de Aké  durante mi primer viaje a Yucatán. Ese árbol majestuoso tiene un follaje oscuro, hojas que hacen pensar al laurel y susurran en el viento. Ese ruido y esa forma de las hojas evocan muy bien a manitas aplaudiendo.

L'arbre dont parle le poète abrite des oiseaux au beau chant et aux belles couleurs. Il y a le cardinal cramoisi (cardinalis cardinalis, en maya x-chak ts'íits'ib): en maya chak veut dire rouge. Il y a le moqueur polyglotte (mimus polyglottus, en maya x-sak chiik) gris avec des lignes blanches, qui, comme son nom l'indique, imite les cris d'autres animaux. Il y a enfin notre ami le merle fauve, dit aussi ruiseñor (turdus grayi, en maya x-k'ook') au chant superbe, que nous avions rencontré cet été lors de notre expédition avec nos amis de Yucatan Jay.

En el árbol que presenta el poeta hay pájaros con hermoso canto y bonitos colores. El cardenal (cardinalis cardinalis) de un rojo intenso (en maya chak quiere decir rojo) se llama en maya x-chak ts'íits'ib. El cenzontle (mimus polyglottus), gris con lineas blancas, imita sonidos de otros animales y se llama x-sak chiik. Hay en fin nuestro amigo el mirlo pardo, que se llama también ruiseñor (turdus grayi, en maya x-k'ook') con su canto magnifico, que habíamos encontrado el verano pasado durante la expedición con nuestros amigos de Yucatan Jay.

Le tableau suggéré par ce poème est une très jolie métaphore. Le vent du Sud, personnifié, y dirige un beau spectacle où s'allient les mouvements de danse théâtrale (balts'am) des nuages et les chants (k'aay) des oiseaux, et toutes les feuilles du roble se réjouissent (ki'imak u yóol) et multiplient les applaudissements (papaxk'ab, de k'ab, la main). On dirait les danses (óokot) des spectacles traditionnels (u cha'anil kaaj, la "fête du village", ce qui est d'ailleurs le nom choisi par l'association qui s'est occupé du Festival maya indépendant), et voir le plaisir des feuilles est une joie pour l'être humain aussi, qui participe à ce bonheur de la nature.

La imagen sugerida por ese poema es una muy bonita metáfora. El Viento del Sur, personificado, dirige un hermoso espectáculo donde se unen los movimientos de una danza teatral (balts'am) de las nubes, y los cantos (k'aay) de los pájaros, y todas las hojas del roble se alegran (ki'imak u yóol) y multiplican los aplausos (papaxk'ab, de k'ab, la mano). Se parece a los bailes (óokot) de los espectáculos tradicionales  (u cha'anil kaaj, la fiesta del pueblo, lo que también es el nombre de la asociación que se ocupó del Festival maya independiente), y ver el gusto de las hojas es una alegría para el ser humano también, que participa así a esa felicidad de la naturaleza


La pirámide de Aké vista del roble
La pyramide d'Aké vue du roble
(photo N. Genaille 2013)

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