"Je veux seulement un petit lopin de terre pour faire ma milpa", disait vendredi 6 février dernier Margarita Cachón Cervera, habitante de Teabo, au Yucatán...
La milpa est le champ maya, préparé sur brûlis, où la denrée principale, le maïs, est en général associée à des légumes variés (courges, piments, haricots).
El Chilam Balam, présent à l'événement, rapporte les paroles émouvantes de Margarita:
"C'est ce que j'aime faire, vous voyez. Quand j'ai eu cinq ans, mon père m'a emmenée à la milpa, et me faisait faire le travail d'un homme: j'ai appris à désherber, à semer, à récolter.
Nous sommes dix soeurs: mon père n'a pas eu de fils, mais il nous avait, pour l'aider à faire le travail.
Il y a vingt ans que mon mari est mort, et cela fait vingt ans que je gagne ma vie en faisant ma milpa. Ce n'est pas grave si je n'arrive pas à rapporter beaucoup de sacs de maïs: cinq ou six sacs me suffisent et j'ai de quoi faire des réserves et manger.
J'ai un fils et trois filles, mais je ne permets qu'au garçon de m'aider.
Mais ce que je veux est un petit terrain pour faire le travail qui me plaît: j'aime beaucoup travailler la milpa..." Et Margarita ajoute qu'elle loue à "de bonnes personnes" la terre qu'elle travaille, mais qu' "il n'y a rien comme avoir sa propre petite terre."
Les femmes venues à Teabo pour l'événement organisé par l'association U Kanaantaal Sihnal ("La protection de l'environnement") ont acheté des semences autochtones, écouté les conférences, posé des questions, avant de rentrer s'occuper de leur maison, comme elles l'ont dit à El Chilam Balam. Margarita a suivi les six heures d'activités, et est repartie avec l'espoir que l'ejido lui concède un jour une parcelle, non comme un don, mais pour la travailler. Un ejido, notion agricole typiquement mexicaine, est une vaste étendue de terres, non parcellisée, qui est la propriété d'un groupe de paysans d'une même localité.
Il s'agissait à Teabo du dernier événement d'un travail de cinq mois pour diffuser des notions sur le changement climatique et ainsi réduire la contamination et la déforestation (REDD+). Il a été mené au Yucatán dans douze municipes du Sud de l'État, sous le contrôle de la Commission Nationale des Forêts (Conafor).
Les ejidatarios (les paysans propriétaires de l'ejido) de divers lieux se sont réunis au cours de ces derniers mois pour chercher des solutions, sous l'égide de l'association maya de Peto U Kanaantaal Sihnal, et El Chilam Balam a suivi ces travaux.
À Teabo a été mise en valeur la nécessité de l'union des ejidatarios, la nécessité de s'organiser, devant la dure réalité de l'âge des participants, qui souvent meurent sans laisser d'héritier pour s'occuper de la terre (lire en espagnol l'article complet de El Chilam Balam ICI).
Les ravages du changement climatique ont été soulignés à Tekit lors d'un événement antérieur. Des pluies chaudes et acides détruisent les cultures et les ruches depuis déjà des années, ont signalé les paysans et les apiculteurs, qui là aussi ont mentionné la nécessité de travailler en équipe et celle d'élaborer un règlement intérieur (lire en espagnol l'article complet de El Chilam Balam ICI).
Et lors d'une réunion à la radio maya Xepet, la Voix des Mayas, de Peto, les ejidatarios avaient aussi noté que prendre en compte les enseignements des ancêtres était vital pour préserver les terres et garantir la continuité de la culture maya. Respecter les rites, observer le comportement des oiseaux et de certains arbres est essentiel, a-t-on dit. La forme d'un nid de loriot peut indiquer des sècheresses, l'emplacement des fourmilières signaler des pluies, avait indiqué Carlos Estrella, agriculteur et apiculteur (lire en espagnol l'article complet de El Chilam Balam ICI).
L'association U Kanaantaal Sihnal s'est constituée officiellement en 2006 et travaille avec succès pour de nombreux programmes sur le développement durable. Les paysans, lors de ces réunions, ont été particulièrement heureux de pouvoir discuter dans leur propre langue (lire en espagnol l'article complet de El Chilam Balam ICI).
Les Mayas se sont donc, ces cinq derniers mois, particulièrement mobilisés au Yucatán pour lutter contre les maux actuels de l'agriculture, dans un grand respect de la tradition uni à un vif souci de la modernité.
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"Sólo quiero un pedacito de tierra para hacer mi milpa", decía el viernes 6 de febrero pasado Margarita Cachón Cervera, vecina de Teabo en Yucatán.
La milpa es el campo de los mayas: lo preparan quemando el monte, y cultivan en él sobre todo el maíz, pero también al mismo tiempo varios otros cultivos (calabaza, chile, frijol).
El Chilam Balam asistió al evento, y cita las palabras emocionantes de Margarita en un reciente articulo que les resumo aquí.
Las mujeres presentes en Teabo compraron semillas criollas y escucharon por momentos las ponencias, según dijeron a El Chilam Balam. Margarita "se retiró con mucha esperanza de que el ejido la acepte y le concedo un día un trozo de tierra para trabajar."
Se trató del ultimo evento de un trabajo de cinco meses para difundir conceptos sobre el cambio climático reduciendo la contaminación y la deforestación (REDD+). Fue hecho en doce municipios del Sur del Estado de Yucatán, en el marco de la Comisión Nacional Forestal (Conafor). Los ejidatarios se reunieron en esos meses para buscar opciones, con la asociación maya de Peto U Kanaantaal Sihnal ("El cuidado del Medio ambiente").
El Chilam Balam participó a varias de esas reuniones.
En Teabo se puso de relieve la necesidad de que los ejidatarios se unan y se organicen, según dijo el líder del ejido de San Crisanto, ante la realidad de la edad de los ejidatarios, que "están muriéndose sin dejar un heredero que atienda la tierra" (lean el articulo completo de El Chilam Balam AQUÍ).
Los estragos del cambio climatico se pusieron de relieve en Tekit en un evento anterior: lluvias calientes y ácidas destruyen cultivos y colmenas de abejas desde ya hace años, señalaron campesinos y apicultores. Y también allí se mencionó la necesidad de trabajar en equipo, y de elaborar un reglamento interno (lean el articulo completo de El Chilam Balam AQUÍ).
En una reunión que tenía lugar en la radio de Peto, Xepet, la voz de los mayas, los ejidatarios también notaron que tener en cuenta las enseñanzas de los antepasados es vital para preservar las tierras y garantizar la continuidad de la cultura maya. Respetar los ritos, "observar el comportamiento de las aves y de ciertos arboles" es esencial. Así la forma de un nido de oropéndula puede significar sequías y la situación del hormiguero indicar lluvias, señaló Carlos Estrella, agricultor y apicultor (lean el articulo completo de El Chilam Balam AQUÍ).
La asociación U Kanaantaal Sihnal se constituyó formalmente en 2006, y trabaja con éxito en muchos programas sobre el desarrollo sustentable. En las reuniones, los campesinos fueron entusiasmados con una conversación sostenida en su propia lengua (lean el articulo completo de El Chilam Balam AQUÍ).
En esos últimos cinco meses, entonces, los mayas se movilizaron con fuerza en Yucatán para luchar contra los peligros actuales en la agricultura, uniendo respecto y cuidado de sus tradiciones con mucha atención a la modernidad.
Excelente amiga
RépondreSupprimerMuchas gracias!
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